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Après les débats autour de l’identité nationale et catholique, permettez-moi de vous livrer quelques réflexions en réponse aux reproches faits à certains catholiques de pratiquer un repli identitaire.

Le christianisme ne sera jamais culturellement neutre et il est inévitable que des non- croyants puissent tenter de récupérer son héritage. La question est de savoir si cela correspond à une profonde conviction ou à une récupération électorale, ce qui oblige à un discernement continuel. Il serait cependant paradoxal qu’au nom de la foi pure on interdise à un non-chrétien de défendre une culture chrétienne.

La parabole du bon grain et de l’ivraie me parait particulièrement convenir à ce propos. Des puristes de la foi n’acceptent pas que des hommes politiques non chrétiens revendiquent un héritage chrétien. C’est ridicule, car la foi ne reste pas cantonnée dans la piété et la morale, mais déborde dans l’art, la culture, la politique et la philosophie.
Pour maintenir l’équilibre, il est bien sûr essentiel de se rappeler que l’espérance chrétienne est surnaturelle et ne saurait trouver un absolu dans une réalité politique.

La chrétienté n’est pas la béatitude, le combat « mytho » n’est pas la grâce. Mais une fois que cette ivraie est dégagée, il s’agit d’harmoniser le rapport entre la nature et la grâce. Oui la grâce transcende la nature, mais ne nions pas les effets de la grâce dans une nature blessée par le péché. Combien de personnes ont pu se convertir en découvrant des résidus de cette identité catholique.

Face à la laïcité agressive de certaines de nos élites et devant la montée du salafisme, on peut comprendre que les catholiques défendent avec énergie leur identité chrétienne. Ce n’est pas parce que des groupes isolés ont des réflexes excessifs en faisant de la race un élément essentiel pour l’identité nationale qu’il faut jeter un discrédit sur tout retour identitaire. L’esprit catholique en politique doit être un esprit d’intégration.

Si nous devons refuser tout nationalisme exacerbé, nous devons en revanche insister en priorité aujourd’hui sur le patriotisme comme vertu filiale. Cependant, il sera toujours du devoir des clercs de rappeler que la plénitude de l’identité catholique est la sainteté.

Abbé Fabrice Loiseau

Publié dans le 14 octobre 2018

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