Voici quelques réponses à des questions fréquentes concernant la vocation et la formation
La vocation en général
Mais la manière d'exercer l'apostolat varie bien sûr :
- Le prêtre a pour mission d'enseigner, gouverner, sanctifier et notamment de prêcher le dimanche. Il doit aussi guider le peuple chrétien en étant responsable de paroisse par exemple, ou alors dans l'accompagnement spirituel. Et de manière toute spécifique, il donne les sacrements pour transmettre la grâce du Christ.
- Le frère, lui, prend part à l'apostolat d'une autre manière. Il enseigne le catéchisme, est présent auprès des plus pauvres, s'occupe des jeunes, prépare aux sacrements, aide à la beauté de la liturgie... Comme il ne porte pas, à l'inverse du prêtre, la charge de guide de l'ensemble de la communauté des fidèles, ce qui peut prendre beaucoup de temps, il a davantage de latitude que le prêtre pour être disponible à chacun et plus gratuitement.
Les deux états de vie dans la communauté sont complémentaires. S'il y a forcément un prêtre dans toute maison de la communauté, alors qu'il n'y a pas forcément de frère, la présence des deux donne un équilibre à la vie commune et permet par conséquent un rayonnement pastoral plus grand.
Il n'y a pas d'âge absolu, puisque le Seigneur appelle quand il veut. La seule condition demandée est d'être majeur, et donc d'avoir plus de 18 ans.
Cependant, à moins d'exception et d'une maturité très forte, nous demandons, dans notre communauté une expérience de deux ans après le bac (études supérieures, travail, service civique...) afin que les candidats aient pu grandir en maturité.
On peut aussi rentrer dans la communauté quand on a déjà un âge plus avancé, après 35 ans par exemple. Il est certain que cela peut demander une souplesse et un esprit d'adaptation plus grand que lorsque l'entrée se fait entre 20 et 25 ans.
Quoi qu'il en soit, c'est un point qui doit se discuter avec les responsables de la formation lors de la venue dans la communauté pour la visiter. Les formateurs peuvent proposer à un candidat potentiel d'attendre un an avant de rentrer afin de gagner en maturité.
Seul le baccalauréat est demandé pour entrer au séminaire. S'il est demandé d'avoir passé au moins deux années après le bac avant de rentrer au séminaire (voir la question : « À quel âge est-il bon de rentrer au séminaire ? »), cela ne signifie pas qu'il faille impérativement un niveau d'études validé de Bac +2. Tout le monde a en tête les grandes difficultés d'apprentissage qu'a pu connaître le saint curé d'Ars, et qui ne l'ont pas empêché d'être un des plus grands saints prêtres !
Si les études en vue de devenir prêtre demandent des aptitudes, elles sont cependant réalisables même si l'on n'a pas eu de diplôme avant de rentrer.
Il est vrai que des études de philosophie ou de lettre sont une bonne préparation aux matières étudiées au séminaire, mais ce n'est en aucun cas une condition ni nécessaire, ni même toujours utile.
S'il s'avère qu'un candidat est dans l'incapacité d'acquérir les connaissances nécessaires pour devenir prêtre malgré ses grands efforts (ce qui est très rare), cela peut être le signe d'une autre vocation du Seigneur. Pour notre communauté, cela peut aussi être un signe d'un appel à une vie de frère.
Il est possible de rejoindre la communauté même si l'on a déjà fait une partie de ses études dans une autre maison de formation. Et tous les cas de figure sont possibles : on peut entrer après avoir fait une propédeutique ailleurs, ou un cycle de philosophie, ou encore après son stage inter-cycle.
En général, une année d'intégration est demandée lors de laquelle le candidat découvre et approfondit les charismes de la communauté (Miséricorde, Mission, Messe...) avant de poursuivre ses études. Cette année est quasiment systématique, mais le supérieur peut en dispenser pour des motifs justes (âge plus avancé du candidat, très grande maturité, recommandation par ses anciens formateurs...)
Ensuite, le candidat qui rentre dans la communauté poursuit ses études là où il les avait arrêtées.
Il faut aussi noter qu'il est possible d'intégrer la communauté en étant déjà prêtre. Il y a alors simplement un temps de probation pour voir si le projet correspond bien à ce que souhaite le prêtre qui veut nous rejoindre.
Si un candidat sent l'appel à entrer dans la communauté, comme prêtre (c'est la majorité des cas) ou comme frère directement, et que cela a été discerné avec son père spirituel (il est très important d'en avoir un pour aider dans ce discernement), il doit impérativement faire la connaissance de la communauté en venant à Toulon passer quelques temps (il faut un minimum de 24h sur place, donc deux nuits, mais cela peut aller jusqu'à une semaine voire un peu plus).
Il est fortement recommandé d'avoir fait la demande de rentrer avant la mi-juin, afin de pouvoir passer avant les vacances scolaires. L'idéal est d'être passé avant les vacances de Pâques. Si une demande arrive au cours de l'été, il n'est pas impossible que la communauté puisse demander d'attendre une année de plus. Cependant, chaque appel étant unique, les supérieurs peuvent juger qu'il peut y avoir telle ou telle exception.
La vocation des Missionnaires de la Miséricorde
La communauté est fondée sur un triple pilier : la miséricorde, l'Eucharistie et la mission. Voici un large extrait du Directoire, document canonique qui précise la spiritualité de la communauté.
1. La Miséricorde
Les membres de la Société des Missionnaire de la Miséricorde Divine veulent vivre de la spiritualité de l'Amour Miséricordieux du Christ dévoilé dans l’Evangile. Ils répondent ainsi au désir de Jean-Paul II lors de la canonisation de sainte Faustine : « A travers cet acte, j'entends transmettre aujourd'hui ce message au nouveau millénaire. Je le transmets à tous les hommes afin qu'ils apprennent à connaître toujours mieux le véritable visage de Dieu, et le véritable visage de leurs frères ». (Homélie pour la canonisation de sainte Faustine, 5)
Ils s’appuient sur les révélations faites par le Seigneur à sainte Faustine, patronne principale de la Société. Ils laissent leur cœur brûler de compassion pour tous les hommes et renouvellent leur consécration baptismale et sacerdotale au service du peuple chrétien qui leur est confié, et en particulier auprès de ceux qui sont le plus éloignés de la foi chrétienne. Par leur vie vraiment fraternelle et par la méditation de cette spiritualité de la Miséricorde issue du Sacré-Cœur de Jésus, ils rayonnent de la charité du Seigneur dans un monde contemporain souvent désespéré.
Dans l'exercice de leur sacerdoce, les prêtres de la Société ont à cœur de vivre et de témoigner de la miséricorde divine pour le nouveau millénaire particulièrement par les sacrements qui en sont l'expression la plus parfaite. Dans leur mission propre, les frères ont le souci que rayonne à travers eux la miséricorde du Sauveur.
Les membres de la Société pratiquent et enseignent la dévotion à la Miséricorde divine dont les deux fondements sont :
- Avoir confiance : « Les grâces de ma miséricorde se puisent à l'aide d'un unique moyen, c'est la confiance. Plus la confiance est grande, plus l'âme reçoit » (Sainte Faustine, Petit Journal, n. 1578).
- Faire miséricorde : « J'exige de toi des actes de miséricorde qui doivent découler de ton amour pour moi. Tu dois témoigner aux autres la miséricorde, toujours et partout, tu ne peux pas t’en écarter, ni t'excuser, ni te justifier. Je te donne trois moyens pour exercer la miséricorde envers le prochain : le premier l'action, le deuxième la parole, le troisième la prière. Ces trois degrés renferment la plénitude de la miséricorde et c'est la preuve irréfutable de l'amour envers moi. De cette manière, l'âme glorifie et honore ma miséricorde ». (Sainte Faustine, Petit Journal, n. 742).
Les Missionnaires de la Miséricorde ont par conséquent une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus : ils puisent dans l'Écriture, les écrits des Pères, des Docteurs de l'Église et des mystiques, particulièrement le bienheureux Charles de Foucauld, tout ce qui concerne la richesse doctrinale et spirituelle de ce culte.
Enfin, les Missionnaires de la Miséricorde ont un attachement particulier à la Très Sainte Vierge Marie, fille et mère de la Miséricorde, invoquée sous le vocable de Notre Dame de la Miséricorde. Ils ont à cœur de développer la dévotion mariale si importante dans toute la Tradition de l'Église.
2. L’Eucharistie : la liturgie dans sa forme ancienne
Le Sacrifice pascal du Christ étant la source de la Miséricorde, les membres de la Société y puisent par l’Eucharistie. Ils ont par conséquent une grande dévotion au mystère eucharistique dans la célébration du sacrifice de la messe et l’adoration.
Les membres de la Société vivent ainsi du sacrifice eucharistique qui est, comme le rappelle Vatican II, « source et sommet de la vie chrétienne » (Lumen Gentium 11). Les prêtres voient dans la célébration de la messe le cœur de leur vie sacerdotale et l’expression de l’amitié la plus complète avec le Christ. Les frères voient dans la participation à ce sacrement le lieu de croissance de leur vocation baptismale.
Pour faire grandir l’amour de la sainte Messe et de la présence eucharistique auprès des fidèles, ils méditent les paroles suivantes : « La nouvelle évangélisation doit aussi signifier pour les fidèles une nouvelle lumière quant au caractère central du sacrement de l'Eucharistie, sommet de toute la vie chrétienne (cf. Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium nn. 2 et 10). D'une part, parce que "aucune communauté chrétienne ne peut se construire sans trouver sa racine et son pivot dans la célébration de l'Eucharistie" (Concile Vatican II, Presbyterorum Ordinis n. 6) mais aussi parce que "les sacrements, ainsi que tous les ministères ecclésiaux et les tâches apostoliques, sont tous étroitement liés à l'Eucharistie et ordonnés à elle. Car la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l'Eglise" (Idem n° 5) » (Congrégation pour le clergé, Le prêtre, maître de la Parole, ministre des sacrements, 1999).
Les membres de la Société ont un attachement particulier à la célébration de la messe selon la forme ancienne du rit romain. Ils s’appliquent à la célébrer dans l'esprit voulu par la constitution Sacrosanctum Concilium du concile Vatican II (meilleure participation des fidèles, plus de place à la langue du pays, noble simplicité dans le déploiement liturgique) dans les lieux d’apostolat qui leur sont confiés sans esprit de polémique.
Les paroles des papes Jean-Paul II et Benoît XVI constituent une référence pour les membres de la Société : « Tous les pasteurs et les autres fidèles doivent aussi avoir une conscience nouvelle non seulement de la légitimité mais aussi de la richesse que représente pour l'Eglise la diversité des charismes et des traditions de spiritualité et d'apostolat. Cette diversité constitue aussi la beauté de l’unité dans la variété : telle est la symphonie que, sous l’action de l’Esprit-Saint, l’Eglise terrestre fait monter vers le ciel ». (Jean-Paul II, Motu Proprio Ecclesia Dei, n. 5). Les prêtres de la Société ont à cœur de célébrer ce rit en faisant mieux comprendre aux fidèles la réalité sacrificielle de la messe et la présence substantielle de Notre Seigneur sous les espèces eucharistiques.
De plus, ils veillent à ce « que tout soit vécu dans l’esprit du concile Vatican II, dans la pleine harmonie avec la Tradition visant l’unité dans la charité et la fidélité à la vérité. » (Jean-Paul II, Discours pour les 10 ans du Motu Proprio Ecclesia Dei adflicta, 26 octobre 1998). Ils s’appuient sur les recommandations données par le cardinal Ratzinger : « Il est si important d’observer les critères essentiels de la Constitution sur la liturgie […] si l’on célèbre selon le missel ancien. Au moment où cette liturgie touche vraiment les fidèles par sa beauté et sa profondeur, alors elle sera aimée, et alors elle ne sera pas en opposition inconciliable avec la liturgie nouvelle pourvu que ces critères soient appliqués comme le Concile l’a voulu […] Avant tout le Concile a donné une définition de ce qu’est la liturgie et cette définition donne un critère valable pour chaque célébration liturgique. Si l’on voulait mépriser ces règles essentielles, et si l’on voulait mettre de côté les normae generales qui se trouvent au nn. 34-36 de la Constitution De Sacra liturgia, alors là on violerait l’obéissance envers le Concile ! C’est donc d’après ces critères qu’il faut juger les célébrations liturgiques, qu’elles soient selon les livres anciens ou selon les livres nouveaux ». (J. Ratzinger, Discours pour les 10 ans d’Ecclesia Dei, 24 octobre 1998).
Pour rester fidèles à ces recommandations, les membres de la Société veillent à donner une large place à la langue vernaculaire, surtout dans les lectures, les monitions et dans un certain nombre de prières et de chants. Ils veillent aussi à « promouvoir la participation active en favorisant les acclamations du peuple, les réponses […] les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles » (Concile Vatican II, Constitution Sacrosanctum Concilium, n. 30).
L’évêque du diocèse dans lequel ils exercent un apostolat peut confier à la Société des paroisses territoriales. Dans cette perspective, la forme ancienne du rite pourrait être aménagée de manière prudentielle, selon les recommandations de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements et sous la vigilance de l’ordinaire du lieu.
Les prêtres de la Société concélèbrent autour de leur évêque la messe chrismale et les moments importants de la vie du diocèse. Ils signifient ainsi l’unité du presbyterium rassemblé autour de l’évêque et l’unité du sacerdoce, en fidélité avec les recommandations de la tradition liturgique de l’Eglise qui considère la concélébration autour de l’évêque comme un acte privilégié de communion. Ils obéissent ainsi à l'affirmation de Benoît XVI : « L'exclusion totale de la forme nouvelle du Rite Romain ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté » (Lettre à l'épiscopat à propos du Motu Proprio Summorum Pontificum, 7 juillet 2007).
En dehors des cérémonies avec l’évêque, la célébration dans la forme rénovée du rite romain, tant en concélébrant qu’en célébrant seul, restera exceptionnelle pour les prêtres de la Société afin que l’unité de leur vie spirituelle, centrée sur la célébration du sacrifice eucharistique dans la forme extraordinaire, soit préservée.
Enfin, tous les membres de la Société ont tous les jours une heure d’adoration commune du Saint-Sacrement. « C’est pour toi que j’ai institué le Trône de la Miséricorde sur terre. Ce trône c’est le Tabernacle », dit sainte Faustine (Sainte Faustine, Petit Journal, n. 1485). Ils ont donc à cœur de promouvoir auprès des fidèles ce sens de l’adoration eucharistique.
Ils veillent aussi à solenniser la Fête-Dieu, en organisant des processions et le culte eucharistique.
3. La Nouvelle Évangélisation
Les membres de la Société désirent faire connaître la miséricorde divine comme « ultime planche de salut pour l'humanité », selon l'expression de Notre Seigneur à sainte Faustine (Sainte Faustine, Petit Journal, n. 1228). Ils méditent souvent ces paroles de Notre Seigneur et les mettent en pratique : « Parle de mon insondable Miséricorde. C'est un signe pour les derniers temps. Après viendra le jour de la justice. Tant qu'il en est temps, que les hommes aient recours à la source de ma Miséricorde, qu'ils profitent du sang et de l'eau qui ont jailli pour eux ». (Sainte Faustine, Petit Journal, n. 847)
Pour cette raison, ils mettent en œuvre un dynamisme missionnaire en répondant aux appels de l'Église pour la Nouvelle Évangélisation. Ils développent notamment des nouvelles formes d'évangélisation comme le porte-à-porte, l’apostolat direct dans la rue et sur les plages… Ils exercent également un apostolat traditionnel comme les processions, des chapelets publics, des formes de dévotion populaire et la prédication de retraites spirituelles.
Ils ont le souci tout particulier d’annoncer cette miséricorde aux musulmans, dans une attitude de dialogue et de respect et dans le sillage de grands missionnaires comme le bienheureux Charles de Foucauld, patron secondaire de la Société. Ils ont à cœur de se former sur l'Islam et de prier à l'intention de cette mission récitant quotidiennement l'Angélus et le chapelet de la Miséricorde. Dans leurs lieux d'apostolat, les membres de la Société cherchent à tisser des liens avec les musulmans.
La communauté a eu le désir, dès sa fondation, de vivre dans un lien réel avec le diocèse de Fréjus-Toulon, et par la suite avec tous les diocèses dans lesquels elle est présente.
1. À Toulon, le lien est évidemment très fort, puisque c'est dans le diocèse de Fréjus-Toulon que sont incardinés tous les prêtres et diacres.
De plus, les séminaristes de la communauté sont formés au séminaire diocésain de la Castille, avec en plus une formation propre à la communauté. Les frères se forment aussi en lien avec le séminaire. Dès leur formation, les membres de la communauté saisissent l'enjeu de la communion et la développent.
2. Cela permet donc une insertion plus facile dans les diocèses où la communauté exerce son apostolat. Les prêtres ont à cœur de participer à la vie du diocèse, notamment au moment de la messe chrismale ou des ordinations sacerdotales, ainsi que lors des événements diocésains importants. À l'échelle du doyenné, ils sont présents aux réunions pour faire grandir la fraternité sacerdotale.
De plus, la communauté peut assurer des ministères plus larges que ceux de la paroisse qui leur est confiée (par exemple des aumôneries d’hôpitaux, de prison, ou l'implication dans la pastorale des jeunes...)
La vie de communauté n'est donc pas un frein, par une forme de repli sur soi, à l'intégration dans un diocèse. Tout en étant premières, la vie et la spiritualité de la communauté ne coupent pas de la pleine unité avec le diocèse.
On peut entendre parfois que la Société des Missionnaires de la Miséricorde est « tradismatique », car elle allie le côté traditionnel et le côté charismatique.
La communauté est d'abord catholique !
Cependant, ce qui ressort d'abord et principalement, c'est sa dimension traditionnelle, car c'est la liturgie dans la forme ancienne que célèbrent ses membres et qui les nourrit. De plus, les membres sont nourris, pour leur formation, de la grande Tradition de l'Église, à l'école de saint Thomas d'Aquin. La communauté est donc en ce sens plus « tradi » que « smatique » !
Cependant, en plus de cette dimension traditionnelle, il y a une dimension un peu charismatique. La communauté peut prier, lors de veillées de prières ou autres paraliturgies, avec une dimension de joie, de simplicité... L'homme est corps et âme, et prier avec son corps est une nécessité (on se met à genoux pour adorer et on peut élever les mains pour louer Dieu).
Cette double dimension se vit sans mélange, en laissant à la prière liturgique notamment toutes ses caractéristiques (chant grégorien privilégié, instruments classiques pour l'accompagnement musical, polyphonies latines...).
La vie pratique des séminaristes en formation
La journée au séminaire est présenté dans l'article sur la formation, dans le bas de la page.
Les matières étudiées varient selon les années.
En propédeutique, le but étant d'avoir une vision globale de la foi chrétienne, sont enseignés :
- la Bible (présentation générale et introduction aux différents livres)
- le « Je crois en Dieu »
- les base de la morale
- la liturgie
- l'islam et l'apologétique
- la spiritualité sacerdotale : qu'est-ce qu'un prêtre ?
- le latin
En année d'approfondissement des charismes, en lien avec le CAP (Centre Anthropologique de Provence) :
- des cours directement liés aux charismes (fondements de la liturgie dans la forme extraordinaire, histoire de la messe et des rites ou encore présentation de l'islam),
- des cours d'initiation à la philosophie réaliste de saint Thomas et à l'histoire de la philosophie
- de la culture générale (géopolitique, littérature chrétienne, histoire de la musique, histoire de France)
- un cours approfondi de bioéthique
En premier cycle, consacré principalement à la philosophie, sont enseignés :
- les matières philosophiques (métaphysique, philosophie de la nature, psychologie rationnelle, épistémologie, histoire de la philosophie ancienne...)
- la patrologie
- la théologie morale fondamentale
- l'exégèse (étude approfondie des textes bibliques)
- le latin
- la spiritualité
- la création, le péché originel, la grâce
En second cycle, consacré à la théologie, sont enseignés :
- la suite de l'exégèse
- les grands traités de théologie (Dieu un et trinité, la christologie, les sacrements, l’ecclésiologie, les fins dernières, la mariologie, l'étude critique des autres religions, les vertus...)
- la fin de l'histoire de la philosophie
En stage diaconal, qui prépare au ministère de prêtre, sont approfondies les connaissances des pratiques pastorales (comment célébrer un sacrement, comment accueillir les personnes, etc.).
Comme la liturgie est célébrée principalement en latin, la connaissance de cette langue est très importante pour chaque membre de la communauté.
Les difficultés dans cette langue ne sont évidemment pas un obstacle pour être un Missionnaire de la Miséricorde divine, mais tout est fait pour que la prière puisse être récitée en latin sans difficulté.
Des cours de latin sont donnés lors des trois premières années pour permettre cela. Chaque fois, il y a des séminaristes confirmés en latin ou d'autres qui débutent totalement.
Il faut distinguer le rythme des prêtres et celui des séminaristes :
- Les prêtres ont 4 semaines de vacances par an (souvent un peu moins en raison des messes dominicales à assurer !)
- Pour les séminaristes, le rythme de la formation est dense, et il est nécessaire que les séminaristes aient des vacances. Ils ont une semaine à chaque vacance scolaire (Toussaint, Noël, février, Pâques) et trois semaines l'été, dont une semaine de vacances communautaires avant la rentrée.
Les séminaristes sont libres d'organiser leurs vacances comme ils le souhaitent, sans oublier qu'ils restent séminaristes même en vacances !
La mission auprès des musulmans est une des spécificités de la communauté.
Cela ne signifie pas qu'ils ne font que de la mission auprès des musulmans, ni même que c'est la majeure partie de leur apostolat (qui reste paroissial à 90%). Cela signifie que le souci de porter le Christ aux musulmans tient une place de choix dans le cœur de chaque Missionnaire de la Miséricorde divine.
- En priant pour eux chaque jour, spécialement l'angélus et le chapelet de la miséricorde du vendredi.
- En se formant, spécialement en année d’approfondissement des charismes dans le cadre de CAP Sud Méditerranée avec 1h de cours par semaine avec l'abbé Loiseau ainsi qu'une session par un professeur extérieur, mais aussi lors des sessions au monastère du Barroux ou le samedi matin.
- En faisant un stage (mais ce n'est pas systématique) dans un pays à majorité musulmane (Jordanie, Tunisie, Algérie, Égypte...).
- En allant tout spécialement vers les musulmans lors des missions de rue ou autres.
Les huit années de formation sont principalement au service des études intellectuelles, pour approfondir les différentes parties de la philosophie et de la théologie (voir « Quels sont les matières étudiées ? »). Le temps est libéré pour ce travail essentiel de l'intelligence de la foi.
Cependant, comme ces études ont pour but de former des pasteurs, des activités pastorales ont lieu au cours des études :
- les missions directes, un samedi par mois
- l'animation d'un groupe chaque semaine (enfants de chœur, collégiens, lycéens, catéchisme...)
- les camps d'été (jeunes, Spes, Caritas...)
Si ces apostolats entrent pleinement dans la formation des séminaristes, ils restent cependant seconds par rapport à la formation intellectuelle.
Un séminariste coûte environ 24 000 euros par an.
Cette formation est financée :
- par des parrains (amis, famille, paroissiens...) que chaque séminariste est invité à trouver.
- par la communauté (pour l'autre moitié).
Plus il y a de parrains, moins la prise en charge financière est lourde pour la communauté bien entendu.
Aucune participation n'est exigée de la part du séminariste. Cependant, les familles qui le souhaitent peuvent aider la communauté en faisant un don régulier. À titre informatif, un séminariste revient à la communauté à 1200 euros par mois (déduction faite des parrainages).
Le temps du séminaire est un temps de formation mais aussi de discernement, et c'est une chose normale de découvrir que l'on n'est pas fait pour la vie consacrée, ou qu'on se sent appelé dans un autre lieu (diocèse ou communauté, voire vie religieuse). Avant la prise d'habit, il n'y a aucun engagement dans la communauté, et un départ peut se faire à tout moment. À partir de la fin de la troisième année et jusqu'en 7e année, un engagement est pris pour un an, et c'est au terme de cette année qu'il est possible de quitter la communauté.
Si on décide de revenir à une vie civile, la communauté entoure fraternellement celui qui part pour l'aider à retrouver son équilibre de vie ailleurs. Elle peut l'aider financièrement pour les un ou deux mois qui suivent sa sortie mais c'est bien sûr extrêmement temporaire. La communauté n'a pas de structure pour aider à se réorienter.
Tout candidat qui quitte la communauté est porté dans la prière par les autres membres.
La formation au séminaire ne donne pas d'équivalence de diplôme civil. Ce ne sont évidemment pas des années perdues puisque la maturité et l'expérience humaine vécues au séminaire sont des éléments importants pour trouver sa nouvelle voie.
La vie pratique dans les maisons de la communauté
L'apostolat principal de la communauté est paroissial. Mais de nombreux membres ont en plus des apostolats plus spécifiques. Et bien sûr, il y a toute la dimension de mission directe et de mission auprès des musulmans, qui cependant ne correspond qu'à un pourcentage réduit de l'emploi du temps.
La communauté est destinée à devenir une Société de Vie Apostolique car ses membres mènent une vie commune en vue de l'apostolat.
La vie commune a donc une place importante dans les maisons de la communauté. Les membres sont en maison à trois ou quatre membres (prêtres, frères, séminaristes en stage).
En plus d'habiter dans le même lieu, ils partagent les repas ensemble (sauf pour les besoins d'apostolat) et ont des moments de détente en commun.
Ils prient ensemble l'office des laudes chaque jour et ont les vêpres et les complies au moins une fois par semaine ensemble. L'heure d'adoration quotidienne et commune est aussi au cœur de la journée.
Cette vie commune est au service de l'apostolat, qui est toujours la finalité. Voilà pourquoi si chaque membre doit avoir le désir d'y contribuer, les supérieurs veillent à ce qu'elle ne soit pas « phagocytante ». C'est donc une vie commune et fraternelle réelle, mais souple.
La Société des Missionnaires de la Miséricorde n'est pas une communauté religieuse. Cela signifie qu'elle rassemble des membres entièrement voués à leur ministère, la vie commune étant au service de cette mission.
Cependant, il y a bien sûr des règles de vie commune sans lesquelles cette vie fraternelle ne serait qu'une coquille vide. Il faut distinguer deux modalités différentes de vie commune :
1. Ce qui est vécu au cours des années de séminaire, à la maison Saint-Charles-de-Foucauld, maison de formation à Toulon. La vie commune y est développée, avec certains aspects très réglés (offices de laudes, sexte, vêpres, complies, silence à une grande partie des repas, peu d'apostolat, etc.). Cette vie réglée est nécessaire aux années d'étude pour se structurer. Cependant, s'il y a une vie régulière qui est la norme, certaines circonstances peuvent amener quelques flexibilités. On prie les offices mais ponctuellement tel ou tel office peut être omis.
2. Ce qui se vit après l'ordination dans les maisons, où le cadre communautaire est réel mais plus souple. Voir ce qui est écrit dans la question « Quelle est la place de la vie communautaire dans les lieux d'apostolat ? ».
Les frères sont membres de la communauté au même titre que les prêtres. Tout membre, qu'il soit frère ou prêtre, s'engage de manière définitive dans la communauté à la fin de sa formation, afin de vivre de ses charismes.
Par conséquent, un frère peut être envoyé dans n'importe quelle maison de la communauté et y assurer les apostolats propres à sa vocation (voir « Quelle est la différence entre un prêtre et un frère ? »). Comme les prêtres, ils peuvent être affectés à différents lieux d'apostolat au long de leur vie.
La vie communautaire demande à pouvoir être au moins trois, et c'est le chiffre qui est la règle générale dans les maisons de la communauté. Il peut y avoir des exceptions, mais qui sont très rares. Dans l'ouverture d'un apostolat, il peut se faire au début qu'il n'y ait que deux membres, mais cela reste temporaire. Il est possible aussi qu'il puisse y avoir quatre membres, si un très grand lieu d'apostolat est confié à la communauté.
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