
En mai dernier, l’Assemblée nationale a voté en première lecture la loi sur « l’aide à mourir », expression mensongère qui cache le suicide assisté, on donne au patient le moyen de se donner la mort, et l’euthanasie, on donne directement la mort au patient. Ce projet de loi est triplement scandaleux.
D’abord, il change la finalité de la médecine, faite pour guérir et non pour tuer. Il s’agit de la même inversion que pour l’avortement. Ensuite, il impose cette possibilité alors qu’une alternative, les soins palliatifs, est de plus en plus adoptée pour gérer la souffrance des malades. Enfin, il fait fi de presque tous les amendements déposés qui tentaient de poser des garde-fous. Il semble que nous sommes face à un rouleau compresseur contre lequel les chrétiens et tous ceux qui défendent la vie sont bien impuissants, ce qui pourrait décourager.
Nous sommes devant les conséquences du rejet de Dieu en ce qui concerne la vie sociale et politique. L’homme prétend agir pour le bien de l’humanité, mais d’une humanité qui ne veut d’autre maître qu’elle-même et sa raison. L’influence de la franc-maçonnerie est ici évidente, et le président de la République l’a souligné explicitement à l’occasion de son discours à la Grande Loge de France le 5 mai de cette année : « Que les francs-maçons portent cette ambition de faire de l’homme la mesure du monde, le libre acteur de sa vie, de la naissance à la mort, qui peut s’en étonner ? Pour ma part, je m’en félicite ».
Quelle doit être l’attitude des catholiques ? Ne pas se décourager d’abord, se battre pied à pied, en se formant, en écrivant à leurs députés ou sénateurs, en soutenant les associations pro-vie. De manière plus profonde, évangéliser autour d’eux à l’occasion de cette loi, pour que l’homme reconnaisse, avec joie et humilité, sa condition de créature.
Car « sans Dieu, soulignait Benoit XVI, l’homme finit par faire prévaloir son propre égoïsme sur la solidarité et sur l’amour, les choses matérielles sur les valeurs, l’avoir sur l’être. Il faut revenir à Dieu pour que l’homme redevienne homme » (Homélie du 4 octobre 2012 à la basilique de Lorette).
Abbé Jean-Raphaël Dubrule +