Le 20 avril dernier, quatre nouveaux membres de la communauté ont reçu l’habit des mains de notre supérieur. Il est bon, à cette occasion, de rappeler que la soutane est un sacramental. Qu’est-ce à dire ? Un sacramental est « un signe sacré par lequel, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l’Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l’effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées » (CEC 1667).
Une particularité de l’habit ecclésiastique, c’est qu’il est « à double effet ». D’une part pour celui qui le porte : la soutane, outre les multiples occasions qu’elle nous donne de faire des petites pénitences pour nos ouailles, nous rappelle quotidiennement la lutte à mort qu’il faut mener contre le vieil homme, c’est-à-dire contre le péché mortel évidemment, mais aussi et surtout contre le péché véniel, qui, s’il n’est pas combattu loyalement, empêche concrètement la sainteté. De ce point de vue, le blanc que nous revêtons doit nous porter à une plus grande exigence : de la même manière qu’il faut être plus attentif aux taches lorsqu’on porte du blanc, combien plus devons-nous l’être pour nos âmes quand on devient Missionnaire de la Miséricorde !
Mais la soutane est aussi un sacramental pour les autres : combien de gens, à la simple vue d’un homme en habit, reprennent espoir lorsque ce dernier leur offre un mot de consolation, un sourire, bref, exerce la miséricorde. Ils y voient un signe concret que Dieu, d’une certaine manière, est là avec eux. L’exigence se fait encore plus sentir quand on sait qu’un seul mot malheureux d’une personne en soutane peut gâcher dans une âme le travail de la grâce divine effectué depuis plusieurs années… Que cette prise d’habit soit l’occasion de prier ardemment le Seigneur de nous donner la sainteté conforme à cet habit, et de faire de nous de constants témoins de Sa miséricorde.
Par l’abbé Thibaud Perruchot
