
Le 8 mai 2025 restera le jour de l’élection de Léon XIV. Mais le matin, nous avions eu une autre joie, celle de fêter les vingt ans de la communauté.
Quel bonheur de voir la croissance de la communauté, passant de six à trente-sept membres, se structurant avec l’approbation définitive de nos statuts par l’Église début juillet 2021 en la personne de Mgr Rey et le premier chapitre électif en octobre 2024.
Quelle émotion pour moi, car il est inattendu de devenir supérieur d’un prêtre – l‘abbé Loiseau – avec autant de force que notre fondateur, qui a non seulement été mon supérieur, mais mon professeur de catéchisme et mon directeur spirituel avant mon entrée au séminaire.
Notre communauté traverse cette étape importante dans la paix et la continuité. Tout d’abord grâce à la manière de l’abbé Loiseau de passer la main, avec humilité et sagesse, mais aussi en raison de la façon de vivre nos charismes fondateurs.
La spiritualité de la miséricorde : elle semble maintenant évidente, notamment après l’année de la miséricorde voulue par le pape François, mais ça ne l’était pas en 2005, alors que la fête de la miséricorde venait à peine d’être promulguée pour l’Église universelle. Ce message de Jésus à sainte Faustine est particulièrement prophétique pour notre monde.
L’attachement à l’ancien rite au cœur de la vie diocésaine : c’était un pari, ça l’est encore. Pari risqué, diront certains, quand on voit les difficultés rencontrées. Mais Benoit XVI confirmait l’intuition en 2007, deux ans après notre fondation, en invitant à l’enrichissement mutuel. Cet attachement demeure ferme, non par idéologie, mais en raison des fruits de notre ancrage dans la vie de l’Église, en particulier l’appel à la mission transmis par notre diocèse, que nous cherchons à faire vivre, ainsi que la communion vécue au sein du séminaire diocésain.
L’élan missionnaire : le Seigneur a voulu que nous soyons accueillis à Toulon, diocèse qui stimule le zèle missionnaire. Depuis le début, nous essayons de ne pas dire : « Voilà ce que nous avons déjà fait » ; mais : « Voici tout ce qu’il reste à faire pour la mission ». Notamment pour l’évangélisation des musulmans, cruciale, mais si difficile et peu fructueuse. Cet esprit missionnaire, impulsé par Mgr Rey, reçu dans la pleine continuité avec Mgr Touvet, est au cœur de l’ADN de notre communauté, tout comme la miséricorde et l’attachement liturgique.
Remercions Dieu pour ces vingt années et redisons-lui notre désir d’être de simples et humbles travailleurs dans la vigne du Seigneur pour les années à venir.
Abbé Jean-Raphaël Dubrule +