Depuis sa fondation, notre communauté organise chaque été le camp Spes, destiné aux étudiants et jeunes professionnels, pour les amener à évangéliser sur les plages. Cette année, le camp Caritas a vu le jour, ouvert aux célibataires mais aussi aux familles, dans le même but.
Un constat m’émerveille chaque année : la joie, le travail de conversion personnelle et l’élan apostolique très fort que ces camps provoquent dans la vie spirituelle de chaque participant.
Pourquoi ? Parce que la mission directe oblige à un don de soi radical : aucune recherche de soi-même, d’un confort spirituel ou de flatterie de sa sensibilité n’est possible. Or l’homme « ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (Concile Vatican II, Gaudium et Spes, n° 24, 3). Evangéliser pousse à se donner et cela procure une joie plénière, faisant expérimenter ce qu’affirme l’Ecriture : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).
La situation difficile que nous vivons, tant en raison de l’incertitude du contexte géopolitique que de la vie de l’Eglise, confrontée à un fort relativisme, à la baisse des vocations et à la sécularisation de son action, peut nous décourager et nous faire perdre la joie et la paix. C’est normal et il ne faut pas s’interdire cette impression. Mais il faut savoir prendre les remèdes et le premier est l’élan missionnaire, le zèle pour les âmes. Cela concerne bien sûr les consacrés, c’est pourquoi les Missionnaires de la Miséricorde tentent d’être dévoués à la mission sous toutes ses formes. Mais cela concerne aussi chaque baptisé : que chacun puisse goûter la joie d’évangéliser. Car ce n’est pas seulement un devoir, « une nécessité qui m’incombe » (1 Co 9, 16), c’est aussi un excellent moyen pour guérir d’un pessimisme stérile.
Noël approche bientôt, célébration de l’évènement qui a changé la face du monde, la venue sur terre de Dieu pour notre salut. Chaque chrétien ne pourrait-il pas en profiter pour annoncer cette heureuse nouvelle à un non-croyant, pour le salut de cette âme et pour notre plus grande joie ?
Abbé Jean-Raphaël Dubrule +