Baptême

Dans sa lettre apostolique sur la liturgie, le Saint-Père rappelle que « la liturgie est le sacerdoce du Christ révélé et donné dans son Mystère pascal, rendu présent et actif aujourdhui par des signes sensibles (eau, huile, pain, vin, gestes, paroles) » (Desiderio desideravi, n.21). La liturgie est donc d’abord une action du Christ qui nous dépasse et dans laquelle nous sommes insérés par le moyen des signes sensibles. Comme le rappelait J. Ratzinger, « la liturgie chrétienne nous donne accès à la liturgie céleste, par la médiation de signes terrestres que le Rédempteur nous a donnés comme gages du monde à venir » (Lesprit de la liturgie, ch. 1). La liturgie nous introduit donc dans le mystère de Dieu « à travers le langage symbolique du corps qui se prolonge dans les choses, lespace et le temps » (Desiderio desidera- vi, n.19).

Avant leur visée pédagogique, les symboles utilisés dans la liturgie ont un but mystagogique pour nous faire entrer dans l’œuvre salvifique du Christ. Le symbole, en signifiant sensiblement une réalité invisible, correspond à notre nature humaine à la fois matérielle et spirituelle : on accède au mystère par le concret. La liturgie doit toucher l’homme tout entier, et pas seule- ment son intelligence. Plus on pénètre le sens profond des signes, plus notre participation peut être « en acte » (actuosa).

La célébration du baptême dans la forme ancienne semble sur ce point particulièrement riche, puisque le souffle, le sel, la salive, l’imposition des mains, l’onction de deux huiles, l’eau, le feu, l’étole posée sur l’enfant, le vêtement blanc… sont autant de signes qui expriment le mystère célébré. J’ai de nombreux témoignages de personnes ayant, à l’occasion d’un baptême, découvert le sens de leur propre baptême grâce à la richesse de ces symboles.

Le baptême dans l’ancien rite est beau non parce qu’il est ancien, mais parce qu’il utilise des signes simples et marquants. Il y a là, semble-t-il, matière à réflexion positive et dialogue constructif sur l’attachement à l’ancien rite.

Abbé Jean-Raphaël Dubrule +

Publié dans , le 5 octobre 2022

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