adoration

Sainte Faustine, secrétaire de la miséricorde, a eu une grande dévotion au Saint-Sacrement, comme le souligne son nom complet de religion : sœur Marie Faustine du Très Saint Sacrement. Elle a écrit de très belles litanies au Saint-Sacrement, soulignant ce rapport entre Eucharistie et miséricorde : « Hostie Sainte, en Vous est contenu le testament  de la miséricorde divine pour nous, et spécialement pour les pauvres pécheurs. Hostie Sainte, en Vous sont contenus le Corps et le Sang de Jésus, preuves de l’infinie miséricorde envers nous et spécialement envers les pauvres pécheurs. (Petit Journal de sainte Faustine – noté PJ par la suite – n° 356). Et Jésus lui-même confirme ce lien : « Regarde, âme, c’est pour toi que j’ai institué le Trône de la Miséricorde sur terre. Ce trône c’est le Tabernacle. Et de ce trône de Miséricorde, Je désire descendre en ton cœur. Regarde, aucune suite ne m’entoure, aucun garde. Tu as accès à Moi à tout moment, à chaque heure du jour. Je désire parler avec toi et t’accorder des Grâces. » (PJ 1485).

C’est devant le Saint-Sacrement qu’elle a reçu beaucoup de grâces et c’est cet exemple que nous sommes invités à suivre : non pas seulement participer la célébration de la messe, mais prolonger par l’adoration régulière. Dans un passage qui présente une similitude frappante avec ce qu’écrira saint Jean-Paul II dans son encyclique sur l’Eucharistie, elle dit : « Je passerai toutes mes heures libres auprès du Saint Sacrement. Aux pieds de Jésus je vais chercher lumière, consolation et force. Je vais témoigner au Seigneur une incessante reconnaissance pour sa grande miséricorde envers moi. Je n’oublierai jamais les bienfaits que le Seigneur m’a accordés, et surtout la grâce de la vocation » (PJ 224). S. Jean-Paul II écrira : « Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l’art de la prière », comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement? Bien des fois, chers Frères et Sœurs, j’ai fait cette expérience et j’en ai reçu force, consolation et soutien! » (S. Jean-Paul II, Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n° 25)

Lumière, force et consolation : voilà ce que l’on peut venir puiser au pied de Jésus Eucharistie à l’école de sainte Faustine. Elle-même explique comment elle a pu l’expérimenter.

Lumière

Je me rappelle que j’ai reçu beaucoup de lumière pendant les adorations que je faisais pendant une demi-heure chaque jour, pendant le Carême, prosternée devant le Saint-Sacrement. C’est alors que j’approfondis la connaissance que j’avais de moi-même, ainsi que celle de Dieu ». (PJ 147). Remarquons que la lumière est double : connaissance de Dieu en lui-même. Parce que cette connaissance dépasse notre raison, il faut pour la faire grandir, la lumière de la grâce que le Saint-Sacrement apporte. Connaissance de nous-mêmes, de notre petitesse ensuite. Parce que notre orgueil rend difficile l’acceptation de notre misère, le Christ qui connait le cœur de l’homme vient nous le révéler délicatement dans l’adoration.

Force

« J’ai peur de moi-même. Jésus caché dans l’hostie me tient lieu de tout. Du tabernacle je tire forces, pouvoir courage, lumière. Là, dans les moments de tourment, je cherche l’apaisement. Je ne saurais rendre gloire à Dieu, si je n’avais l’Eucharistie dans le cœur ». (PJ 1037). Le chrétien surestime ce qu’il peut faire seul et sous-estime la puissance de la grâce. Sainte Faustine avait une vive conscience qu’elle était inadaptée à la mission que le Christ voulait d’elle et ne trouvait sa force qu’en Dieu, spécialement dans l’adoration.

Consolation

« O Jésus caché dans l’hostie, mon doux Maître et fidèle Ami, mon âme est heureuse d’avoir un tel ami, qui me tient toujours compagnie. Je ne me sens pas seule, bien que je sois dans l’isolement. Jésus Eucharistie, nous nous connaissons, cela me suffit ». (PJ 877) Sainte Faustine n’a pas nagé dans les consolations humaines : vie communautaire délicate, projet de fondation d’une communauté non réalisée, santé fragile… Mais elle rayonnait de joie ! C’est notamment devant le Saint-Sacrement qu’elle puisait cette joie de l’amitié avec Dieu, seule joie qui ne passe pas et que les difficultés de la vie ne peuvent pas enlever.

Ne croyons cependant pas que sa fidélité à l’adoration était sans effort, puisque la force lui manquait parfois : « Je me sentais bien souffrante, et il me semblait que je ne pourrais pas faire mon adoration. Cependant, j’ai rassemblé toutes les forces de ma volonté et, bien que je sois tombée à terre dans ma cellule, je n’accordais aucune attention à ce qui me faisait mal, ayant la Passion de Jésus devant les yeux ». (PJ 450). Comme tous les saints, elle a dû persévérer dans les moments difficiles.

Sainte Faustine nous montre les fruits de l’adoration, elle nous montre l’exemple de sa persévérance. A nous de suivre ses traces. 

Publié dans , le 1 janvier 2020

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