Adoration article

«  L’heure vient – et c’est maintenant – où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père  ». (Jn 4,23)

Cette parole du Christ nous rappelle que chaque baptisé a comme vocation première la béatitude éternelle. Si donc nous devons passer l’éternité à adorer, autant nous y préparer.
Chaque postulant découvre en communauté que la contemplation doit avoir la première place dans sa vie. Le rythme proposé par le séminaire, en fixant quotidiennement un temps d’adoration, lui permet de faire grandir cet attrait et le goût de vivre dans le sein de Dieu. Notre regard tourné vers l’hostie une heure durant, nous désirons demeurer en sa présence.

Une heure d’adoration, cela peut sembler long et les débuts sont souvent difficiles. Notre silence extérieur ne signifie pas pour autant que notre âme est tout entière dans le ravissement… Il est d’ailleurs difficile de juger de la «  qualité  » de notre adoration et l’on pourrait facilement s’égarer en croyant qu’une heure qui nous a semblé passer rapidement est signe d’une bonne prière. Le témoignage des saints à propos de leur vie intérieure nous enseigne qu’il y a du combat, des tourments (des sommeils parfois aussi…) à dépasser pour se tenir en présence de Dieu.

Les temps de vacances nous permettent d’éprouver notre fidélité à ce rendez-vous quotidien et de l’ancrer dans la journée. De même, une fois lancée dans le tourbillon de la vie pastorale, la tentation est grande de reléguer à la dernière place ou de combler ce temps par d’autres pensées secondaires : les activités à prévoir, les soucis à régler… «  Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu  » (Mt 5,8). Purifier notre cœur et nos pensées est donc une affaire à la fois de combat et de temps.

Considérer l’adoration eucharistique comme le moment où Dieu parle et se donne nous aide à y venir comme on vient puiser à une source gratuite et intarissable. «  Qui regarde vers lui resplendira sans ombre ni trouble au visage  » (Ps 34, 6) : voici l’effet que produit la contemplation sur celui qui adore. Son âme illuminée rayonne jusque sur son visage.
Voilà à quoi nous aspirons pour devenir de véritables missionnaires de la miséricorde.

Frère Guillaume

Publié dans le 10 octobre 2018

PRÊTRES ET FRÈRES POUR ANNONCER LA MISÉRICORDE